DOSSIER TECHNIQUE
I.
LE PAIN, TOUTE
UNE HISTOIRE :
NAISSANCE DU PAIN EN EGYPTE
Manger du pain ne date pas d’hier. Cet aliment
serait apparu à l’époque du néolitique en Egypte. Les premières représentations
connues du pain se rencontrent sur les murs des tombeaux de l’Ancien Empire,
soit trois mille ans avant notre ère.
C’est aux Egyptiens que l’on doit d’avoir découvert
la fermentation. Cette maîtrise technologique chimique alliée à la
maîtrise mécanique de l’utilisation du four est à l’origine même du pain.
Utilisé comme offrande aux dieux ou comme provision emportée en voyage par le défunt, le pain va prendre une importance considérable dans la vie quotidienne des Egyptiens, jusqu’à
devenir un aliment essentiel mais aussi une monnaie. Par exemple, les ouvriers agricoles étaient payés avec 3 pain par jour et un fonctionnaire avec 100 galettes et 3 pains fins de froment. Une quinzaine de variétés de pain existe à cette époque : galettes en triangle, pain de blé, pain de céréales mélangées, pain en spirale, en croissant, pain au miel, pain à la levure de bière…
LE PAIN CHEZ LES HEBREUX
Traditionnellement les hébreux n’étaient pas
consommateurs de pain. Nomades, ils se nourrissaient avant tout de la viande des
moutons qu’ils élevaient. Leur premier contact avec le pain eu lieu en
esclavage, en Egypte. Le pain qu’ils connurent avait la forme de galettes
levées cuites sur des pierres chaudes. Ils y prirent goût rapidement.A tel
point que les textes religieux en sont imprégnés : « si vous suivez
mes Lois (…) vous aurez pain et blé en abondance »
Une véritable culture du pain commence à naître, qui
distingue pain levé et pain azyme (
non levé). Le pain levé est plutôt un aliment quotidien et le pain non levé un objet
d’offrandes divines. Contrairement aux Egyptiens, les Hébreux considéraient en
effet le pain levé comme impur, car issu d’une certaine forme de putréfaction.
Enfin, le procédé de fabrication du pain fonctionne
aussi comme un signe de reconnaissance sociale :
les riches se nourrissent de pains levés à la fine fleur de farine de froment,
les pauvres de pains à la farine d’orge.
LE CHRISTIANNISME
Avec la naissance de Jésus à Béthléem, ville dont le
nom signifie d’ailleurs « ville du pain »en araméen, le pain va
prendre une dimension inconnue jusqu ‘alors.
Largement distribué dans les très nombreuses
boulangeries professionnelles qui fleurissent les villes de Palestine, le pain
va prendre une dimension symbolique et
religieuse : « prenez et mangez. Ceci est mon corps »,
« je suis le pain de la vie ».
En s’identifiant au pain, le christ lui donne une
dimension résolument sacrée, qu’il conserve, aujourd’hui encore, pour une
partie des Hommes.
Néanmoins certaines pratiques de l’époque ont
désormais disparues : ne pas poser le pain à l’envers par signe de
respect, faire un signe de croix avant de le rompre…
ESSOR DE LA BOULANGERIE CHEZ LES GRECS
Dans la Grèce Antique, le pain le plus courant est
une galette d’orge non fermentée cuite sur une pierre chaude. Les jours de
fête, on mange un pain de blé dont la pâte
peut contenir de l’huile d’olive.
Peu à peu le pain va quitter l’aire domestique pour
les fournils des boulangers professionnels. Dès lors, le four remplace
définitivement les archaïques cloches de terre posées sur une pierre, ou les
moules chauffés.
Les levains ne sont plus préparés seulement avec les
restes de pâte de la veille mais au moment même de la récolte avec un mélange
de houblon et de moût de raisin.
Au IIème siècle avant J-C, les Grecs disposent de
plus de soixante-dix sortes de pains.
L’importance
symbolique du pain est si prépondérante que le culte de Déméter, "déesse
des grands pains et des moissons", devient la religion officielle
d’Athènes.
ROME :
AMÉLIORATION DES TECHNIQUES
Si
l‘on se fie à Caton, à l’époque où les
boulangeries d’Athènes regorgeaient de pains délicieux, les romains
considéraient la fermentation fortuite de la pâte comme une catastrophe.
Il
faudra attendre le II° siècle avant JC pour que les premiers boulangers professionnels
apparaissent. Dès lors, des progrès techniques considérables sont apportés à la
fabrication. Le premier de tous concerne le pétrissage de la pâte pour lequel
les romains inventent l’ancêtre du
pétrin mécanique : une cuve cylindrique dans laquelle un bras
artificiel est agité grâce à un mécanisme hippomobile. Cet instrument
particulièrement futuriste, n’aura pas de descendance avant deux mille ans!
Les
pains mis en forme étaient enfournés dans des fours maçonnés en brique, des
fours à sole plate et à toit en voûte, très semblables aux fours à bois d’aujourd’hui.
Cette maîtrise technique permettait de fabriquer des pains de toutes formes.
ROME : DU PAIN
ET DES JEUX
« Du
pain », « des jeux », c’est tout ce que le peuple inactif sait
réclamer selon Juvenal, à la fin du 1° siècle, alors que les emplois productifs
sont occupés par des émigrés issus des provinces orientales.
Tous
les raffinements et tous les progrès technologiques réalisés dans la fabrication
du pain à Rome ne peuvent masquer une constante : la misère. Très tôt pour
éviter les troubles, les Empereurs distribuent gratuitement le pain aux
chômeurs de plus en plus nombreux. Bientôt le phénomène prend une ampleur
inouïe et le nombre de bénéficiaires quintuple en moins d’un siècle. A la fin
de l’Empire romain, ce droit au pain
gratuit devient un droit héréditaire et le jeton (la tessara) que l’on doit
présenter contre le pain se transmet de père en fils!
C’est cet assistanat poussé à son paroxysme en même temps que la cupidité des aristocrates inactifs enrichis par le commerce colonial et l’accroissement du nombre des paysans sans terres prolétarisés Rome, qui sera une des causes de l’effondrement de l’Empire romain à l’arrivée des "barbares" en 476 après JC.
Bien
que les techniques ne cessent de s’améliorer, le fossé entre le pain des pauvres et le pain des riches s’accentue.
Régime
féodal oblige, le grain et le pain n’appartiennent pas à celui qui les cultive.
Ils appartiennent au seigneur qui possède les moulins à farine et les
fours "banals" utilisables contre paiement d’une redevance.
Entre
les XI° et XIV° siècles, les campagnes européennes connaissent de fréquentes
famines. Le pain des pauvres est alors rarement constitué de froment pur, mais
d’un mélange de méteil, d’orge et de froment à peine tamisé. A cette époque
apparaissent aussi les pains de famine : pains de farine mêlée de
paille, d’argile ou d’écorces d’arbre broyées, de farine de glands, de racines,
ou d’herbes pillées, le tout plus ou moins cuits sous la cendre...
Au
château, les seigneurs mangent des viandes découpées en lamelles et posées sur
des assiettes en pain bis, les "tranchoirs". A la fin du repas ces
pains assiettes imbibées des graisses et jus de viande sont traditionnellement
données aux paysans. C’est leur seul luxe alimentaire.
Le
pain est plus que jamais un moyen de reconnaissance sociale à tel point qu’il
porte le nom de la caste à laquelle il s’adresse : "pain de cour",
"pain de pair", "pain de pape", "pain de
chevaliers", "pain d’écuyers", et même "pain de valets’.
Il
faudra attendre 1260 pour que les boulangers parisiens s’organisent en
corporation placés sous l’autorité royale. Un peu plus tard sous Charles V,
ils acquièrent le droit de fabriquer trois sortes de pains : pain blanc
bourgeois, pain brun et pain noir de seigle "armé de toute sa fleur de
son".
FAMINES DE
L'ANCIEN RÉGIME
A
partir du XVI° siècle tout se gâte. La misère croissante des campagnes pousse
dans les villes des populations affamées et le prix des céréales s’accroît de
façon démesurée. Les découvertes aurifères des conquistadores, provoquent une
inflation considérable dans toute l’Europe. Les sociétés sont profondément
bouleversées.
Au
XVII° siècle les disettes continuent. Les révoltes croissent partout en Europe
et la loi est sévère : un enfant qui vole un pain est condamné aux galères à
vie.
Dans
la France du XVIII° siècle, le problème le plus grave n’est pas le manque de
pain mais le prix du pain. Les pains n’ont jamais été aussi beaux et les
boulangeries jamais aussi bien fournies mais seuls les nantis peuvent les
acheter.
Le traité de panification " Le parfait
boulanger" de Parmentier (le découvreur de la pomme de terre) publié à la
veille de la révolution fait état de toutes les techniques, y compris les plus
avancées comme celle de la fermentation au levain naturel, l’ajout de sel dans
la pâte et l’utilisation de la levure de bière déjà employée dans le
pain "mollet", le favori de Louis XIV.
LA RÉVOLUTION
C’est,
entre autres, le besoin de pain qui déclencha la Révolution Française.
Les
très mauvaises conditions climatiques de l’année 1788-1789 alliées à des
conditions économiques dramatiques vont provoquer une des plus importantes
famines de l’histoire. Au mois de mai 1789, le prix du pain atteint des sommets
et personne ne peut plus se le payer. Les émeutes éclatent dans toutes les
villes de province. Et lorsque le 14 juillet 1789 le peuple en colère s’empare
de la Bastille, c’est aussi pour y saisir
le stock de blé qui était supposé y être entreposé. Pendant le mois
d’août, les privilèges féodaux sont abolis. Une sécheresse abominable s’abat
sur le pays. Le pain devient encore plus hors de prix qu’il n’était. Les
responsables sont tout désignés. Le 5 octobre, une armée de femmes, d’ hommes
et d’enfants littéralement affamés marchent sur Versailles et tentent de
s’emparer du roi, de la reine et du dauphin rebaptisés " le boulanger, la
boulangère et le petit mitron". Des boulangeries sont attaquées et le peu
de farine disponible est rapidement pillé.
Le
19 juillet 1791, l’Assemblée Constituante impose des prix obligatoires au pain
et autorise les boulangers à cuire un seul type de pain : le "pain
d’égalité" fait d’une farine mélangée de 3/4 de blé et 1/4 de seigle avec
le son.
C’est
encore au nom de l’égalité que le blé supplantera en France toutes les
céréales.
En
1796, la famine n’est toujours pas totalement réduite mais le pain blanc,
apanage des riches, est devenu officiellement le pain de tous les français.
ÉVOLUTIONS
TECHNIQUES : XIX° ET XX ° SIÈCLES
Les
évolutions techniques se sont produites parallèlement sur plusieurs fronts :
méthodes
de fermentation, pétrissage, fours et minoterie.
-
Dans le domaine des méthodes de fermentation : l’utilisation de la levure de
bière, dès 1665, devait conduire, près de deux siècles plus tard, à une
sorte de levure idéale inventée par un distillateur de Vienne. La levure
issue de cette méthode se révéla si fiable qu’elle fut utilisée en Europe
jusqu’en 1904.
Mais
ce fut un boulanger polonais qui franchit un pas décisif en trouvant le moyen de se passer de levain. Cette méthode connue
sous le nom de "poolish" permettait d’obtenir un pain moins
acide connut sous le nom de "pain viennois". Son succès en France fut
considérable jusqu’aux années 1920. Puis il fut remplacé par un nouveau
"pain fantaisie", tout en longueur, à la croûte fine et craquante et
à la mie couleur crème, légère et alvéolée célèbre sous le nom de "baguette",
"bâtard", ou "ficelle".
-
Dans le domaine du pétrissage, d’importants progrès furent réalisés à partir de
l’invention du pétrin mécanique, au XIX ° siècle. Toutes sortes de
mécanismes virent alors le jour : pétrin à manivelles, pétrin hippomobiles sur
le modèle des pétrins antiques, pétrin hydraulique... mais il faudra attendre
la fin du siècle et l’apparition des moteurs à essence et électriques pour des
avancées convaincantes.
Au
milieu des années 1920 en tout cas, le pétrissage à bras avait totalement
disparu.
-
Les fours bénéficièrent sensiblement des mêmes progrès. Jusqu’aux années 20, on
emploiera toujours une version améliorée des fours à bois. Puis les boulangers
équiperont leur four de brûleur au gaz ou au mazout. Les fours électriques les
remplaceront à mesure que le prix de l’ électricité baissera.
- La minoterie moderne, quant à elle, est née en Amérique, à la fin du XVIII° siècle, avec les premiers moulins à vapeurs. A la fin du XIX° siècle, en Hongrie, les meules de pierres seront remplacées par des cylindres de métal. La fine farine issue de ces moulins hongrois deviendra célèbre dans le monde entier et aidera à répandre universellement l’usage des moulins à cylindres de métal .
-
Enfin avec les découvertes génétiques faites en 1860 par le moine botaniste
Gregor Mendel, l’ancestrale culture du blé elle-même devait connaître des
bouleversements majeurs.
Il
faudra attendre près d’un siècle pour que soient appliquées ces méthodes
d’hybridations qui donnent aujourd’hui encore au blé ses incomparables qualité
boulangères .
EVOLUTION DE
LA CONSOMMATION : XX° SIÈCLE
Au
XX° siècle, le pain a continué à jouer le rôle primordiale qui a été le sien
tout au long de l’histoire de l’ humanité.
Au moment de la première guerre mondiale, il servit une fois de plus d’arme stratégique ; en avril 1917 notamment, lorsque les U.S.A privèrent l’Allemagne et l’Autriche de blé précipitant ainsi leur chute.
Pendant
la crise économique des années 30, les français défilaient dans les rues au cri
de : "Du travail et du pain".
Lorsque
l’Allemagne nazie étendit son ombre sur le monde, ses dirigeants firent main
basse sur tous les stocks européens de blé. On vit alors apparaître les tickets
de rationnement et les pains de substitution : pain de farine de fèves, de riz,
de maïs d’orge et même de pomme de terre.
Il
était loin ce chef d’oeuvre de la boulangerie des années 30 appelée "
baguette" qui fut à l’origine de la réputation mondiale du pain français !
Dans
les années 50, une nouvelle technique de pétrissage dite
"intensifiée" permet d’obtenir, grâce à une oxydation excessive de la
pâte, un pain d’une blancheur immaculée.
C’était exactement ce que réclamait l’époque lasse des pains grisâtres de la
guerre, synonymes de mauvaise qualité et de rationnement. Mais cette blancheur
aura un prix : la fadeur, l’inconsistance de la mie et surtout une conservation
du pain réduite à quelques heures.
D’abord
séduits, les français se lassent vite de ce pain. Alors que dans les années 30
un français consommait en moyenne 500 grammes de pain par jour, il n’en
consomme plus que 200 grammes dans les années 70 et 60 grammes dans les années
80.
RETOUR À
L'AUTHENTICITÉ
Pain
fabriqué en usine, pré-tranché et pré-emballé ou pain blanc cotonneux
prétendument artisanal, le pain des années 60- 70 n’a plus grand chose de
commun avec le pain. Le coup final sera porté avec la technique de surgélation
transformant bon nombre de boulangeries en "terminaux de cuisson".
Au
début des années 70 cependant, un réaction salutaire se produisit. En France on
vit réapparaître sous le nom de "miches de campagne" des pains dignes
de ce nom.
Peu
à peu les boulangers redécouvraient les vertus des bonnes farines, de la
cuisson au feu de bois, du levain naturel et de la pâte peu pétrie mais
longtemps fermentée. Si bien que l’on peut aujourd’hui retrouver, un peu
partout dans le monde, un pain de grande qualité gustative.
II.
COMPOSITION
1.
Composition
chimique
le grain de
blé : les différentes enveloppes du grain de blé se
retrouvent dans la farine dans une proportion plus ou moins importante, selon
le taux d’extraction de celle-ci. La farine fleur et la farine mi-blanche
contiennent principalement les parties intérieures du grain. En revanche, les
farines utilisées pour la confection du pain complet renferment aussi les enveloppes
du grain qui contiennent les principales vitamines et qui sont riches en fibres
et en sels minéraux.
Il y a de nombreuses sortes de pain, qu’on peut
classer en trois groupes : le pain complet, le pain bis, et le pain
mi-blanc.
Ø
Le pain contient :
v
beaucoup d’hydrates de carbones complexes ( sucres
lents)
v
des
protéines : 7 %
v
beaucoup de glucides : 55%
v
beaucoup de vitamines et de substances
minérales :teneur en sels minéraux : 3%
v
peu de graisses : traces
v
de l’eau : 35 %
Les schémas suivants proposent des expériences pour
mettre en valeur la présence des constituants.
Ø
le tableau suivant renseigne sur l’apport
énergétique d’une ration quotidienne de pain :
Ø
le tableau ci-dessous donne le profil
nutritionnel : apport en substances nutritives
Ø
pain blanc ou
pain complet ?
En comparant pain blanc et pain complet, on constate
de nombreuses différences . Aujourd’hui, la plupart des pains pétris en boulangerie
ou fabriqués en usine sont à base de farine blanche. Pourtant cette dernière
présente de nombreux inconvénients, comme le montre le tableau qui suit :
Ainsi, bien que plus rare le pain complet s’avère
meilleur pour la santé que le pain blanc, trop raffiné et plus glucidique.
2.
Une histoire
de chimie :
Le schéma suivant présente les conditions de chaque
étape de la fabrication du pain.
A chaque étapes ont lieux des réactions chimiques
qui permettent au pain de prendre sa forme finale.
Ø
Le rôle des
ingrédients :
Chacun des ingrédients nécessaires à la fabrication du pain entre en jeu dans les modifications chimiques du pain.
¨
La farine :
C’est l’élément de base qui contient tous les
éléments qui feront du pain un aliment.
Il existe plusieurs sortes de farine :
·
La farine blanche, la plus courante
·
Celle complète dont nous avons déjà évoqué les
vertus
·
Celle biologique : elle ne contient pas de
résidus de pesticides
·
Celle moulue sur meule de pierre, respectant la
tradition : permet de conserver les propriétes minérales …
·
La farine fraîche : avec une date limite de
consommation , car ses farines s’altèrent déjà au bout de quelques jours.
·
Il existe aussi des farines spéciales, au sarrazin…
¨
L’eau
Elle joue un rôle essentiel dans la fabrication de
la pâte à pain. L’eau gonfle les granules d’amidon et assouplit le gluten
contenu dans la farine. C’est elle qui permet le travail de la pâte. Elle doit
être tiède de façon à permettre la réactivation optimale des levures .
¨
Le sel :
Il joue un rôle à chaque étape de la panification.
Il améliore les qualités de la pâte, donne du goût et prolonge la fraîcheur et
la conservation.
¨
La
levure :
C’est un champignon microscopique d’origine
naturelle qui favorise la fermentation à l’intérieur de la pâte à pain.
Elle transforme le sucre de la pâte en gaz carbonique et en alcool. Ces
derniers s’évaporent lors de la cuisson. Quant au levures, elles sont détruites
lorsque la température dépasse les 60 /65 °.
Ø
Les étapes de
la fabrication du point de vue chimique :
¨
Le pétrissage :
C’est le moment décisif où le boulanger mélange tous
les ingrédients qui vont former la pâte.
Le gluten contenu dans la farine fixe l’eau, dans le
pétrin. Le pétrissage favorise la répartition équitable des levures dans leur
substrat. Le brassage permet l’apport d’oxygène. La pâte devient élastique et
emprisonne l’air. Ainsi un réseau de structures alvéolaires, dont la fonction
est de retenir le gaz carbonique libéré au cours de la fermentation se
forme .
¨
Pointage ou
repos
( à l’abri des courants d’air) :
Ce temps permet à la fermentation de se développer à
l’intérieur de la pâte. La production de C0² commence. Les levures, en
respirant, utilisent l’0² apportée par l’étape précédente.
¨
Le
façonnage :
Il permet de donner au pain sa forme définitive,
ainsi que d’enlever le C0² emprisonné dans la pâte.
Les
incisions pratiquées sur le pain ne sont pas seulement la signature du
boulanger, mais ont un rôle esthétique important.
Sous l’effet
de la chaleur, la pression de gaz carbonique par les levures va augmenter et
exercer une pression sur les parois de la croûte du pain. Si le pâton est coupé
par endroits, la pression se fera à ce niveau, ouvrant de plusieurs centimètres
cette incision . Si au contraire le pâton n’a pas été coupé, la pression
s’exercera partout et fera éclater le pain en plusieurs endroits.
¨
L ‘apprêt :
C’est la deuxième période de repos de la pâte.
La levure se nourrit du sucre que renferme la pâte et dégage du gaz carbonique qui fait gonfler la pâte et la creuse en une multitude de petites cavités. Le gaz est alors prisonnier du gluten qui donne à la pâte son élasticité .C’est pourquoi la quantité de gluten dans le blé puis dans la farine est un élément déterminant pour la qualité de la panification.
A ce stade, chaque pâton doit avoir triplé de
volume.
¨
Cuisson :
Elle se fait à 250°C environ. La température de la pâte
à l’enfournement est de plus ou moins 30°C. L’air chaud du four correspond à la
température idéale au gonflement.
Ainsi : Vair chaud Vair froid V Vpain
¨
Le
défournement :
Le pain est sorti avec précaution et déposé sur des rayonnages pour permettre à la vapeur d’eau et au gaz carbonique de s’échapper : c’est le ressuage.
III.
LA FABRICATION
DU PAIN
1.
Les étapes :
organigramme :
2.
Du blé à la farine :
Ø
Du grain à la farine :
Il existe deux sortes de blés : le blé tendre, destiné à la fabrication des pâtes, et le blé dur, qui est transformé en farine, semoule…
Le grain est semé à l’automne ou au printemps sur une terre préparée. Pendant la période végétative le blé est une herbe qui croît. En avril, la période reproductive commence et se fait spontanément à l’intérieur de chaque fleur. Juillet arrive : les grains de blé sont secs et mûrs, la moisson peut commencer .
Après récolte et jusqu’à son utilisation, le blé est stocké dans des silos hermétiquement clos qui le protègent des rongeurs et de l’humidité(qui le ferait rancir) .
Ensuite, le blé est acheminé en péniche, train ou camion. Un tiers de la récolte sera transformée en farine par le meunier ;
Ø
La fabrication de la farine :
Le blé qui arrive au moulin contient des débris divers. Il faut le débarasser de la paille et des impuretés. Pour cela on utilise des tamis: les graines étrangères et pierres sont séparées de la graine de blé par l’action du tamis vibrant . Le blé est propre désormais.
Ce n’est pas une graine mais un fruit contenant sa graine. A l’intérieur de l’amande se trouve le germe qui est l’embryon de la plante .
Le dessin ci contre permet de visualiser l’intérieur de la graine.
Le grain doit être écrasé sans brutalité pour que l’enveloppe se détache progressivement de l’amande sans se briser en trop petits fragments . Dans un premier broyeur, le blé passe entre eux cylindres en acier canelé. Là le grain s’ouvre ; l’amande commence à se pulvériser. Le produit du broyage passe par des tamis de plus en plus fins. Sur le premier tamis, l’enveloppe de la graine est retenue. Sur le deuxième tamis rets un mélange plus fin…Ce qui reste sur chacun des tamis est à nouveau broyé et tamisé plus finement, et ainsi de suite…Une douzaine de broyages et tamisages sont nécessaires pour écraser très finement l’amande farineuse.
La farine obtenue est très blanche car elle est débarassée des germes et sons. Le germe est bon sur le plan nutritif mais ferait rancir la farine. Il est donc utilisé ailleurs ( pharmacie).Le son est utilisé pour l’alimentation du bétail.
La farine, conditionnée en sac, est prête à partir chez le boulanger.
3.
La panification :
La panification est l’ensemble des étapes successives nécessaires à la fabrication du pain.
La durée et l’ordre de ces étapes peuvent varier selon les boulangers.
a)
Préparation des
ingrédients :
· eau
· sel
· farine
· levure ou levain
Pour obtenir un bon pain la température et le poids doivent être vérifiés.
La quantité de chaque ingrédients varie plus ou moins, mais en principe il faut :
· 100 parties de farine
· 50 à 55 parties d’eau ( selon le type de farine)
· 1,7 parties de sel
· 1 à 2 parties de levure
b)
Pétrissage :
C’est l’action de presser de nombreuses fois une pâte, de la malaxer, de la travailler.
Le mélange des ingrédients se fait dans un appareil à bras nommé pétrin, qui remplace les bras du boulanger pour pétrir la pâte . La vitesse est constante et le mélange homogène.
Le boulanger place dans le pétrin la farine , l’eau et la levure, avant d’incorporer le sel ;
La pâte gagne en élasticité, et peut s’étirer sans se rompre.
Parfois le boulanger rajoute du levain : un morceau de pâte à pain fermentée qui donnera un goût original au pain.
c)
Pousse :
Le temps de pousse est les temps de repos accordé à la pâte obtenue après pétrissage.
Dans un endroit tiède, la pâte lève du fait de dégagement gazeux ( cf 2).
d)
Coupe, façonnage :
Le boulanger procède à la coupe en plusieurs pâtons de la pâte levée. Il vérifie le poids de chaque pâton et prévoit que la masse du pâton va diminuer de 15 / 20 % après cuisson . Il doit donc peser en conséquence, afin de respecter le poids réglementaire de chaque pain ;
La coupe enlève de la souplesse au pain, mais celle-ci revient si on laisse à nouveau reposer le pain.
A ce stade certains boulangers façonnent leur pain avant de laisser reposer à nouveau. D’autres les font reposer, puis façonnent, avant de laisser reposer une nouvelle fois .
e)
Deuxième pousse :
Les pâtons reposent. La levure agit et fait gonfler le pâtons jusqu’à les faire tripler de volume.
f)
Coup de lame :
Comme nous l’avons vu précédemment, le coup de lame est à la fois la signature du boulanger et une façon de s’assurer de la forme finale du pain et de limiter les zones de craquelures.
g)
Enfournement / Cuisson :
Les pâtons sont mis sur un tapis roulant ou sur une planche qui entrent dans le four, chaud et humide. Les pâtons sont déposés . Le four est humidifié avec de la vapeur d’eau, qui empêche le pain de se dessécher et permet la formation d’une croûte fine et dorée.
Les pâtons gonflent encore un peu en début de cuisson .
La cuisson d’un baguette dure de 16 à 18 minutes .
h)
Défournement :
Le pain est sortit du four avec précautions car il est chaud et fragile . Il est stocké sur des étagères afin de perdre l’humidité restante .
i)
Présentation
/ vente :
LA
CONSERVATION DU PAIN :
Si le pain a été bien cuit, il va rester agréable à la
consommation pendant environ 48 heures. Progressivement, l'humidité contenue
dans la mie va s'évaporer et le pain va se dessécher : c'est le rassissement.
Pour conserver le pain quelques jours, on va placer celui-ci dans une boîte qui
ne devra pas être totalement hermétique. Il existe dans le commerce de
nombreuses boîtes en fer blanc décoré ou en bois massif prévues à cet effet. On
peut aussi l'envelopper d'un torchon sec.
IV.FAIRE SON PAIN
1.
Quelques recettes :
|
Pain complet |
|
|
1. Pétrir tout les ingrédients. La pâte obtenue doit être assez ferme. 2. Laissez reposer 45 mn 3. Peser et façonner soit en boules ou dans des moules à cake. Cette solution est préférable car il vaut mieux éviter toute manipulation. 4. Laisser reposer une heure (apprêt). 5. Cuire à 240°c (th.8) pendant 35 mn environ |
10 à 15 gr de levure 10 gr de sel |
|
Le pain blanc |
|
|
|
pâte : Farine 1kg
eau 600gr
Pâte fermentée 300gr
sel 25gr
levure 20gr
pâte fermenté :
190gr farine 60gr d'eau levure 4gr sel 4gr
1. Mélanger la pâte fermenté et le sel vers la fin du pétrissage
2. repos 1h
|
Pain au gruyère |
|
Pâte:
600 g de farine
10g de sel
30 g de levure
1 œuf
100 g de beurre
300 g de lait
175 g de fromage râpé
Garniture :
175 g de beurre
200 g de fromage
1 cuil. à café de moutarde
Paprika.
Ces petits pains doivent rester moelleux et être consommés frais. |
1. Dissoudre la levure dans un peu de lait. Commencer à pétrir une pâte avec la farine, le sel, le beurre ramolli, l'oeuf et la levure délayée. Ajouter le lait progressivement. On doit obtenir une pâte souple et bien lisse. Ajouter le gruyère râpé et vérifier qu'il soit bien mélangé.
2. Laisser reposer 30 minutes recouvert d'un linge.
3 . Rabattre la pâte et la placer au frais 30 minutes.
4 . Peser des petits pâtons de 40 g. Les bouler.
5. Les déposer sur des plaques recouvertes de papier cuisson ou graissées.
6.Préparer la garniture : travailler le beurre en pommade, la moutarde et une pincée de paprika; ajouter le gruyère râpé.
7.Tartiner le dessus de chaque boule.
8.Laissez la pâte doubler de volume.
9Cuire à 220 OC (th. 7) 20 à 25 minutes.
Pain au lard, oignon |
|
Pour la pâte :
400 g de farine de type 55
200 g d'eau à, 25 C
10 à 15 g de levure de boulanger
80 g d'oignon
2 dl d'huile
80 g de lardons.
Pour le
poolish :
100 g de farine de type 55
100 g d'eau à 25-30 C
3 à 5 g de levure de boulanger.
On peut
également utiliser une pâte à pain paysan ou de campagne |
Préparation des
oignons:
Couper les oignons en petits cubes.
Les faire revenir dans une poêle avec un peu d'huile.
Saler et poivrer.
Laisser refroidir.
Préparation des
lardons:
Prendre un lard fumé, ce qui augmentera la saveur du pain.
Faire revenir les lardons dans une poêle, sans matières grasse et laisser
refroidir.
· Préparer la pâte à pain blanc en fabrication sur poolish .
· En fin de pétrissage, incorporer les oignons et les lardons bien refroidis.
· Veiller à leur bonne répartition.
· Première pousse: 20 à 30 minutes.
· Façonnage : de manière rustique, en boule ou en pain court.
· Seconde pousse: 1 heure 15 minutes à 1 heure 30 minutes.
· Cuire à 240 'C (th. 8) 30 à 35 minutes
Pain de meteil |
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aux noisettes et aux noix
Préparation sur levain:
150 g de farine de type 55
100 g d'eau à, 25 °C
15 g de levure.
Pâte:
100 g de farine type 55
250 g de farine de seigle.
220 g d'eau.
10g de sel.
75 g de noisettes décortiquées
75 g de noix décortiquées.
Un pain pour un soir d'automne, à manger simplement nappé de beurre, de miel et accompagné de vin nouveau gorgé de sucre et tout juste acidulé. |
· Pour augmenter la saveur des noisettes, on peut les torréfier au préalable dans un four à peine chaud, 140 'C (th. 5), pendant 5 à 10 minutes. En les frottant rapidement entre les mains, la peau va se détacher. Il faudra l'éliminer.
· Préparation du levain : pétrir tout les ingrédients jusqu'a obtenir une pâte souple. Laisser fermenter environ 2heures à température ambiante( recouvrir la pâte) .
· Mélanger les ingrédients de la pâte puis ajouter le levain et pétrir normalement.
· Hacher grossièrement les noix et les noisettes. Bien les mélanger avec la pâte à la fin du pétrissage.
· Première pousse: 1 heure.
· Façonnage: en boule ou en pain court. Veiller à ce que les fruits secs ne viennent pas trop à la surface de la pâte car ceux-ci brûlent à la cuisson et prennent un goût amer.
· Seconde pousse: 1 heure 30 minutes.
· Cuire à 240 'C (th. 8) pendant 35 minutes selon la grosseur des pains.
Le pain de seigle |
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Poolish :
200 gr de farine de seigle
10 gr de levure boulangère
200 gr d'eau à 25-30 °c
Pétrissé :
460 gr de farine de seigle
340 gr de farine de blé
450 gr d'eau
20 gr de levure
20 gr de sel
· Préparer la poolish en mélangant avec un fouet l'eau, la farine et la levure
· Laisser reposer 1h recouvert d'un linge.
· Ajouter les ingrédients de la pétrissée où si vous le faites a la main faire une fontaine avec la farine et ajouter la poolish au centre.Pétrir un peu ferme; n'hésiter pas à verser moins d'eau si vous estimer que la pâte a la bonne consistance.
· Laiser pointer (reposer) 30 mn
· Façonner des pains longs puis donner des coups de couteau sur le dessus un peu comme ça / / /
· Laisser reposer une heure
· Cuire à 220-230°c (th.7-8) 30 à 35mn. En fin de cuisson entrouvrir le four pour sécher les pains
Les
benoitons sont des petits pains de seigle aux raisins en forme de boules de
pâte de 60 gr environ. |
Le pain au son |
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500 gr de farine de froment
300 gr de pâte
fermenté
400 gr d'eau 150 gr de son fin
20 gr de sel
35 gr de levure
· Mélanger les ingrédients et pétrir une pâte souple.
· Laisser reposer 40 à 50 min.
· Peser des pains de 300 gr et les façonner en longs.
· Apprêt 1h15 à 1h30
· Cuire à 240 °c ( th.8), 30 à 35 min lamés en saucisson ou piqués.
· il est possible de le parsemer de son.
Jouant un grand rôle dans le transit intestinal, car il est très riche en fibres, le pain de son est souvent recommandé par les médecins. pris au petit déjeuner, il vous aidera a mieux vivre votre journée.Sachez aussi qu'on appelle pain "au "son lorsqu'il est fabriquer avec une petite quantité de son. Le pain "de" son lui se compose d'environ 70% de son pour 30% de farine blanche |
Pain auvergnat |
|
Utiliser
une pâte à pain blanc
1. Préparer : une boule de 450gr et une de 50g
2. Détente 20 mn
3.
Abaisser
en forme de disque le petit pâton
4. Mettre de l'huile sur tout le pourtour (3mm).
5. Déposer le sur un torchon.
6. Poser la boule de 450gr sur le disque et laisser pousser.
7. Enfourner en retournant le pain (disque au dessus).
1.
QUELQUES CONSEILS :
Si croûte cloquée :
·
eau trop froide
·
manque de pointage (1ère levée)
·
pain retombé à la mise au four
·
qualité de la farine
·
Si
manque de volume :
·
manque d'apprêt (2e levée)
·
pâte trop ferme
·
pâte trop froide
Si
pain plat :
·
apprêt trop long
·
trop d'eau
·
pâton maltraité à l'enfournement
Si
pain déchiré :
·
manque de buée
·
manque de pointage
·
coups de lame trop rapprochés
Si pain trop dur :
·
Cuisson trop longue
·
Manque
d’humidité
·
Mieux vaux l’enrouler dans un torchon après cuisson
2.
Une diversité
de pains…
PAINS AU LEVAIN :
La Mie Universelle : blé tamisé
L'Ancestral
: épeautre, kamut, grains de millet
Le
Toscan : blé entier, blé tamisé, graines de tournesol
Le
Russe Rustique : blé tamisé, seigle, kasha
L'Asiatique
: blé entier, grains de riz, miso
L'Allemand
: blé entier, seigle, graines de lin
L'Européen
: blé tamisé, seigle, noix de grenoble
Le
Germanique : seigle, grains de seigle, blé entier (2%)
PAIN AU POOLISH
L'Américain : blé tamisé, graines de citrouilles au tamari
Le Romain : blé entier, sésame
Le
Gaulois : blé tamisé, cervoise
Le
Français : blé (blanche non-blanchie)
L'Anglais
: blé tamisé
Le
Méditerranéen : blé tamisé, olives noires, thym, marjolaine
Le
Corinthien : blé tamisé, raisins de corinthe, babeurre, miel,
zeste et jus de citron
(bio)
Le
Grec : blé tamisé, raisin, zeste et jus de citron(bio), macis, vin
L'Andalou
: blé tamisé, abricots (non-sulphurés), pacanes
Le
Californien : blé tamisé, poires séchées (non-sulphurés), amandes
rôties,
gingembre frais, cannelle
Le
Marocain : blé tamisé, anis, cardamome, eau de fleur d'oranger, miel,
pistaches
Le Yucatan : blé tamisé, chocolat,
zeste et jus d'orange (bio)
3.
Autres pains,
autres horizons :
LE SANDWICH
Il
a été inventé au XVIIIème siècle à la demande d' un certain Lord Sandwich, qui
donna également son nom à deux archipels. Joueur invétéré, il passait tout son
temps devant une table de jeu et refusait de se lever pour aller s'offrir un
dîner sérieux. Un cuisinier inventa donc pour lui le premier repas à la fois
nourrissant, facile et rapide à préparer.
LES PIDE, PITA, ETC.
Dans
les pays du Moyen Orient, le pain est le plus souvent plat, souple et dépourvu
de mie. Il remplace les couverts et les assiettes: on se sert à même le plat en
utilisant des petits bouts de pain pliés. Ces pains s'appellent
"aesh" en Egypte, "khobz" en Syrie, au Liban ou au Yémen,
"pide" en Turquie. Ils sont les frères jumeaux des célèbres pitas
grecques.
Le
succès des pitas n'est pas dû au hasard: les Grecs sont les plus grands
consommateurs de pain d'Europe... et ont emigré partout!
Les
pains indiens sont en général ronds ou ovales, et plats. Ils se subdivisent en
deux catégories, selon qu'ils sont levés ou pas. Le plus célèbre des pains levés
est le Naan, dont le goût particulier s'explique par le yaourt ajouté à la
farine de blé et la longue fermentation de la pâte.
Le Chapati, obtenu à partir d'une pâte non levée, est une sorte de crêpe cuite
sur une plaque de métal chauffé.
Son modèle de luxe (dont la pâte contient du lait ou du beurre clarifié,
dénommé ghee) s'appelle "Parata".
Originaires
des pays d'Europe centrale, les pains nattés sont très appréciés des Russes ainsi
que des Juifs qui les consomment les jours de fête depuis des siècles. Parmi
eux: La "'halé" ou "challa" qui accompagne le dîner de
Shabbat. Il est tantôt brioché tantôt recouvert de pavot et doit être, selon la
tradition, recouvert d'un tissu brodé.
Autre
spécialité juive: les bagels, des petits pains en forme d'anneaux. Ils ont
suivi les immigrants aux USA où ils se sont répandus comme des petits pains
qu'ils sont. La plupart du temps, on coupe son bagel en deux pour le tartiner
de beurre ou de fromage blanc ou l'agrémenter d'une tranche de saumon fumé.
Le
"bagel injury", blessure au doigt causée par la découpe
malencontreuse d'un bagel, est désormais courant dans les hôpitaux
américains...
LES BRETZELS
Ces
jolis anneaux ornés d'un "8" figurent parmi les plus célèbres
spécialités d'Allemagne, d'Alsace et d'Europe centrale (mais selon certains, le
bretzel était déjà connu des Romains). Leur préparation nécessite un certain
travail: il faut pocher la pâte, l'enduire de blanc d'oeuf au pinceau et éventuellement
la piquer de gros sels.
Appelée
"uah" par les Mayas et rebaptisée par les Espagnols, la tortilla est
une galette de maïs dont la pâte n'a pas fermenté.
Elle se mange chaude et est toujours présente sur la table des Mexicains où elle
joue un rôle comparable à celui de notre baguette. Pliée en deux et garnie
d'aliments, elle se nomme "tacos".
Dans
les pays de l'Europe Orientale, le pain est nourrissant, préparé à base de
solides céréales, capables de résister au froid. Parmi les spécialités des pays
de l'Est: les blinis russes et polonais (à base de farine de sarrasin) et les
pains de seigle de type Pumpernickel très répandus en Allemagne, dans tous les
pays d'Europe de l'Est ainsi qu'en Alsace, et exportés un peu partout.
En
Russie, le pain de seigle est depuis toujours populaire. Quand il était en
prison, Lénine a sculpté un encrier dans un pain de seigle rassis...
La
biscotte est l'invention d'un boulanger dont le nom est resté célèbre:
Heudebert. Au siècle dernier, pour ne pas jeter son excédent de pain brioché,
il imagina de le faire griller.
Le mot "biscotte" qui vient de l'italien "biscotto" a le
même sens que le mot "biscuit": cuit deux fois.
Au
Xème siècle, les Chinois mangeaient déjà une sorte de pain d'épices appelé
"mi-king", que Gengis Khan appréciait particulièrement: il en
emmenait avec lui quand il partait en expédition. Ce sont vraisemblablement les
Croisés qui sont à l'origine de l'arrivée du pain d'épices en Occident. Il fut
rapidement populaire dans les Flandres et dans plusieurs villes d'Europe. A
Nuremberg, au XVIIème siècle, il y avait pas moins de 11 fabriques de pain
d'épices...
Au départ,
ce pain spécial était poivré et ce n'est qu'au XVIIIème siècle qu'on supprima
le poivre de sa préparation au profit du sucre.